Clémence, 27 ans, Paris.
Une anecdote qui t’a marqué par rapport à tes cheveux ?
Quand j’avais 13 ans j’avais les cheveux très longs et je rêvais d’avoir un dégradé comme c’était la mode à l’époque. J’étais en vacances chez ma grand-mère à Toulouse (qui était blanche avec les cheveux très raides), elle m’a emmenée chez son coiffeur et je lui ai demandé de me faire cette fameuse coiffure. Le pauvre a été complètement submergé par ma touffe, il était tout rouge, ne savait plus ou donner du ciseau et le résultat était catastrophique. Quand je suis rentrée chez moi, je suis allée directement chez mon coiffeur habituel couper cette horreur en un carré court et classique. Au final, ça du planté dans mon esprit les germes d’une réflexion sur mes idéaux, mon regard sur les médias, la mode et ses codes.
On peut dire qu’il y a une interprétation faite par les jeunes filles qui possèdent un cheveu crépu lorsqu’elles constatent que leurs mères font des défrichages. Finalement, tu as eu les cheveux courts et bouclés mais ça ne t’a pas empêché de totalement les assumer, comment expliquerais-tu le fait de n’avoir jamais été bloquée ou complexée ?
Je crois que j’ai une relation un peu paradoxale avec mes cheveux : j’aime mes boucles et elles me valent souvent des compliments, mais je ne veux pas qu’elles me définissent. C’est pourquoi je peux passer 4 ans avec des cheveux hyper longs qui me tombent au bas du dos, puis subitement décider d’en couper 30 cm en une seule fois. Et puis globalement je trouve qu’une femme n’est jamais aussi belle que quand elle a les cheveux très courts. Je trouve que cela révèle chez les femmes un espèce de charme brut et authentique qui me fascine. Comme si elles proclamaient au monde « regardez, je me coupe de tous les attraits dits « féminins », et pourtant je suis plus sensuelle et plus féminine que jamais ».
Etant plus jeune, tu accordais beaucoup d’importance à tes cheveux par rapport à maintenant, qu’est-ce qui a changé dans ta relation à tes cheveux et pourquoi est-ce que tu le faisais à l’époque ?
Comme je le disais je fonctionne par phase. Plus jeune, j’avais un rituel avec mes cheveux : je les voulais démêlés et disciplinés. En grandissant je les ai aimés plus volumineux et dissipés. Peut-être que je les assume plus parce que je m’assume plus, peut-être que je les laisse un peu plus donner libre cours à leur nature.
Pas de déclic ? Tu as toujours compris tes cheveux ?
Très belle mise en valeur du cheveux sur ces photos. Un grand bravo à toute l’équipe et au modèle pour cet article.